LIVRE

« LA RÉPARATION EN HORLOGERIE »

PAR S.PARIS

1930

Superbe ouvrage de référence par S. Paris, 1er Prix E. H.P. 1927 et chef d’Atelier régleur des établissements Leroy et Cie, qui recouvre chapitre après chapitre, les règles de la réparation horlogère des années 1930.

Préface d’André Donat, directeur général du centre technique de l’industrie horlogère de Besançon, dont voici un extrait:

Il n’est point étonnant que le profane considère sa montre comme la plus merveilleuse des mécaniques et que Sacha Guitry ait écrit que «parmi les mille petits chefs-d’œuvre de la nature, il n’en est pas de plus mystérieusement compliqué ni de plus joli qu’elle ».

La montre est aussi un instrument de mesure, mais un instrument de mesure qui offre des particularités sur les autres. Un ampèremètre, un pyromètre, un altimètre, un compteur de vitesse ou de tours, un manomètre, un comparateur de mesures de longueur au 1/100 ou au 1/1000° de mm. ne comportent qu’une seule aiguille comme les premières horloges et ne permettent de lire les indications qu’avec une précision relative de 10 %, de 1 % ou de 1 0/000 au plus de leur capacité de mesure. Une montre moderne en comporte au moins trois et ce n’est pas par hasard- ni par convention – mais par nécessité parce qu’une seule ne suffirait pas pour traduire la précision du fonctionnement de son mécanisme – qui atteint 0,5 pour mille pour les montres courantes et un dix-millième pour les très bonnes montres.

Faire de la montre le plus précis et le plus minuscule des instruments de mesure fut l’œuvre, depuis trois siècles, d’une pléiade d’artistes et de savants. Ceux-ci ne permirent-ils pas d’abord la découverte du monde, puisque le problème de la navigation était lié à celui de la détermination des longitudes en mer et ce dernier à celui de la conservation de l’heure ? Puis, par leurs travaux, ils aidèrent au développement des sciences et des techniques, par le fait même de la précision qu’elle exige, de la petitesse des dimensions qu’elle met en jeu et de la production mécanique en grande série des pièces qui la constituent.

La graine semée depuis Huygens, Leroy et Berthoud jusqu’à Ch.-Ed. Guillaume et aux milliers de mécaniciens qui ont permis la fabrication mécanique de la montre, a germé et l’horloger – le constructeur horloger du milieu de ce siècle est le dépositaire d’une riche moisson.

Et pourtant, aujourd’hui, on s’aperçoit qu’il reste encore des terrains à défricher où il faudra faire passer la charrue de la physico-chimie, de la métallurgie et des mathématiques, tandis que le technicien développera encore la mécanisation.

Mais on ne peut rêver encore d’une montre qui gardera – sinon éternellement, du moins pendant longtemps – ses propriétés primitives malgré l’usure, les chocs, l’eau ou la poussière.

Quel dommage si l’œuvre, fruit d’un travail historique, venait à perdre l’essentiel de ses qualités lors de sa première visite au médecin des montres !

Fort heureusement, la France est l’un des rares pays où le médecin des montres a acquis une bonne formation de base lui permettant de faire un diagnostic sûr et d’opérer avec exactitude. Ceci est à l’honneur de nos quatre écoles d’horlogerie qui dispensent un enseignement et un apprentissage bien appropriés.

 

Un livre intéressant et rare.